Voila ; un nouveau rendez-vous inventé par... moi en l'occurrence (peut-être qu'un RDV du genre existe déjà mais je ne suis pas au courant alors shuuuut ;) )
C'est tout simple, chaque jeudi je posterai un texte ou un poème que j'ai écris... et si vous voulez me faire découvrir vos créations, n'hésitez pas, envoyez moi un mail à parolesdunaufrage@outlook.fr .
Je serai ravie de les lire et, si vous le désirez, de les poster (avec votre nom et lien de votre blog
bien sur, cela va de soi.)
Aujourd'hui je vous propose de découvrir un texte, qui se lit si possible avec la chanson Another Love de
Juste un geste
Juste
un regard, quelques mots, un geste, c'est tout ce que j'aurais voulu.
Malgré
une maladresse maladive, j'avais fait preuve d'une tendresse
excessive.
L'amour
que j'éprouvais pour toi dépassait toutes les limites, ça m'en
rendait malade.
Toi,
qui jamais ne bougeais, jamais ne bronchais, jamais ne parlait... Je
t'aimais de tout mon cœur, de tout mon corps même, malgré le mal
qui te rongeait. Malgré ton indifférence.
Ce
n'est pas de sa faute disait-on, si son monde est différent. Mais
j'en devenais folle.
L'impression
d'aimer un mur face à ton impossibilité.
Dans
tes yeux bleus, plus clairs que le ciel, j'aurais voulu apercevoir
des appels au secours aussi frénétiques et désespérés soit-ils,
mais rien. Une indifférence effroyable, ton regard fixe ne
trahissait rien, pas la moindre émotion.
Pas
un seul geste a mon égard, tu te contentais de rester assi, sur ton
fauteuil, me laissant te tourner autour. J'avais envie de te serrer
dans mes bras, que tu puisses me prouver quelque chose. Mais je ne
recevais en échange de mon amour qu'un froid désintéressement.
Je
n'en pouvais plus, te voir là, dans le noir malgré ta peur. À la
lumière malgré le soleil brulant ta peau pale. Je commençais à
délirer, je ne supportais plus ton désintérêt. J'ai eu beau
hurler à la mort, pleurer agenouillée devant toi, détruire tout ce
qui était à ma portée, jamais tu n'as daigné m'adresser un mot,
pas même un son, pas une seule parole.
Rien.
J'en
voulais au monde entier, à toi aussi. Qu'avais-je fait pour mériter
ça, pourquoi était-ce sur moi que cela tombait ?! Tous les soirs,
mes cris envahissaient la pièce et mes pleures inondaient tes
vêtements. Le médecin disait que tu n'entendais rien ou du moins
que tu n'y faisais pas attention, mais bordel, ça ne te faisait donc
rien de me voir dans cet état ?
À
croire que ma souffrance t'amusait.
Les
gens du monde extérieur ne comprenaient pas, ils disaient « Elle
est folle cette fille, à aimer une statue. Elle ferait mieux de le
laisser partir, c'est chez les fous qu'il doit aller. » Chez les
fous... Mais pourquoi donc ? C'est moi oui, qui aurait du partir en
exil puisqu'ils voulaient te faire aller à l'asile. Tes joues se
creusaient, tes cheveux grisonnaient, ton teint devenait terne, ton
esprit se salissait de tes souvenirs.
Je
te haïssais, je souffrais comme jamais par ta faute. Toutes mes
tentatives étaient désespérées, jamais tu ne leur répondais.
Et
puis j'y ai repensé, a cet accident. C'était lui la véritable
cause de mon malheur. Depuis le soir ou cette voiture est apparue au
coin du boulevard, alors que tu riais aux éclats à une de mes
blagues pas si drôle que ça. Quand tu as posé un pied sur la
chaussée, quand tu as voulu traverser cette maudite route, en me
tendant la main pour que je t'accompagne, quand j'ai tendu la mienne
pour partir avec toi, quand j'ai vu la lumière éblouissante des
phares, quand mon visage s'est déformé par un cri muet d'horreur,
quand tu as tourné la tête au dernier moment, quand... Quand il y a
eu l'impact, quand le chauffeur est sorti paniqué, quand j'ai aperçu
ton corps quelques mètres plus loin, quand mes jambes refusèrent de
me porter plus longtemps, quand je fondis en larmes... Quand
l'ambulance arriva enfin, quand les médecins t'emportèrent, quand
la peur et le désespoir m'envahirent... J'ai réalisé que tu étais
pour moi tout ce qui me restait, tout ce que j'avais pu avoir et tout
ce qui avait pu me rendre heureuse.
Quelques
jours plus tard, les médecins m'ont dis que tu étais hors de
danger, mais que des séquelles a vie te resteront, je me suis jurée
que peut importe dans quel état je te retrouverais, je t'aimerais
jusqu'à mon dernier souffle.
©
Voila, vous en pensez quoi ? :)